L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

L’ORIGINE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Le principe de l’économie sociale et solidaire est apparu dans la seconde partie du XIXème siècle avec la création des premières associations, coopératives et mutuelles. Ces structures ont été créées en premier lieu afin de répondre aux besoins de leurs membres en termes de financement, d’approvisionnement, de création d’emploi dans des secteurs en développement tels que la santé ou la protection des personnes et des biens.

Puis peu à peu, tout en conservant leur statut et mode de fonctionnement basé sur une gestion démocratique, une mutualisation de leurs biens et un esprit solidaire, leurs activités se sont modifiées, afin de répondre à des besoins de la société qui n’étaient jusqu’alors non pris en compte. Il s’agit d’activités de lutte contre l’exclusion et les inégalités, d’aide à l’accès au logement, d’assistance aux personnes, de développement durable, de commerce équitable etc.

L’émergence de l’économie sociale et solidaire résulte des évolutions sociétales. La France dans la seconde moitié du XIXème siècle est marquée par des évolutions technologiques importantes et par la mondialisation de la vie économique. Les formes d’organisations, les marchés, les modes de vie, les mécanismes de protection sociale et les aspirations évoluent. Les métiers se transforment et l’on voit une montée des déséquilibres sociétaux et des phénomènes d’exclusion. Cette période qui voit par la même occasion la montée de l’individualisme libéral commence à être contrebalancée par un esprit de solidarité qui s’installe dans certaines organisations. Ainsi les associations, mutuelles et coopératives qui émergent à cette époque [et encore aujourd’hui], souhaitent imposer dans ce contexte d’incertitude et de bouleversement, des valeurs d’entraide et de solidarité cherchant à contribuer à la résolution de ces déséquilibres.

Une charte de l’économie sociale a été élaborée en 1980 par le Comité de Liaison des activités mutualistes, coopératives et associatives (CNLAMCA). Le texte repose sur 3 grands principes :

– Les entreprises de l’économie sociale sont des sociétés de personnes et non de capitaux.

– La libre adhésion est obligatoire. Cela signifie que chaque membre de la structure dispose d’une voix dans les instances de décision.

– L’activité n’a pas pour objectif la recherche de profit.

LES STRUCTURES DE L’ESS ET LEURS MISSIONS

L’ESS compte de nombreux types de structures qui interviennent dans de multiples domaines :

–     Les associations sont majoritairement présentes dans les secteurs de l’action sociale et culturelle, les activités d’insertions, de solidarités ou sportives.

–     Les mutuelles concentrent des activités d’assurances de biens et de personnes, de santé au niveau notamment des régimes de la sécurité sociale ou des complémentaires santés.

–      Les coopératives se positionnent fortement dans les secteurs d’activités financiers, bancaires ou artisanaux.

–     Les fondations soutiennent des actions dites d’utilité sociale. C’est-à-dire des domaines tels que la recherche, la science ou l’éducation.

–     Des entreprises d’un nouveau type se créent. Ce sont des entreprises de l’économie sociale car elles s’inscrivent dans des activités et des valeurs qui sont communes avec celles défendues par l’ESS tels que les services d’aide à domicile ou le commerce équitable par exemple.

Les entreprises de l’économie sociale agissent pour des missions qui sont qualifiées d’utilité sociale. Ce sont des missions qui naissent des besoins et contraintes imposées par la société économique et civile actuelle telle que la réflexion autour des luttes contre l’exclusion sociale, le développement durable ou la solidarité par exemple.

La création de lien social, le développement des territoires, le développement humainl’innovation socialeéconomique et institutionnelle sont autant de projets qui sont au cœur des fondements de l’ESS. Ces missions, pour être qualifiées d’utilité sociale doivent être menées grâce à une gouvernance démocratique des entreprises, le projet doit primer sur le profit qui peut en résulter, la gestion est désintéressée et l’apport social doit être manifeste.

QUELQUES CHIFFRES CLÉS

L’économie sociale et solidaire à un poids économique important puisqu’elle est source de création d’emploi et de richesse pour une part conséquence de l’économie française.

L’ESS représente fin 2019 en France :

  • 10,5 % de l’emploi français
  • 13,9 % des emplois privés en métropole et en outre-mer
  • 2 370 000 salariés
  • 225 000 établissements